Nos propositions

NOUS VOULONS...

Nous voulons utiliser la mer en confiance
Nous voulons nous baigner, surfer, plonger, marcher dans l’eau, naviguer en confiance. Pour cela les eaux côtières doivent être propres, sur tous les sites d’activités et de loisirs, en toutes saisons.

Connaître les « bonnes » et les « mauvaises » plages
En attendant que les plages soient toutes de bonne qualité, nous voulons savoir, en quelques clics, où nous baigner sans crainte.

Connaître l’origine de la pollution des eaux et agir en conséquence
Nous souhaitons que les pouvoirs publics identifient, sans faux semblant, les causes des contaminations récurrentes et qu’ils mettent en œuvre des solutions pour lutter efficacement contre les pollutions et ainsi mettre un terme à ce problème de santé publique.

Pouvoir accéder à toutes les plages côtières, en tous temps, toute l’année et en toute sécurité.

Nos huit propositions pour des plages de qualité

L’équipe d’experts et de bénévoles d’Eau & Rivières de Bretagne soutient huit propositions pour améliorer la qualité des eaux de baignade.

1) Rendre visible les pollutions

Les usagers ont besoin de connaître la qualité de l’eau de leur plage.
Notre indicateur « Labelleplage » est facile à comprendre, clair par son code couleur, accessible à tous et gratuit. Il reprend les résultats des analyses publiées par les autorités publiques sur la période des quatre dernières années sur le site de l’agence européenne de l’environnement, de façon plus lisible pour le public.

Les analyses de l’année en cours sont , elles, disponibles sur le site baignade.gouv.fr avec le même code couleur, mais la recherche plage par plage est fastidieuse.
 
2) Promouvoir les plages propres 

Notre palmarès « Labelleplage » met en valeur les plages de très bonne et de bonne qualité : un enjeu motivant pour l’avenir économique, touristique et environnemental des communes littorales de la Bretagne.
 
3) Mobiliser les autorités publiques

De la commune à l’État, les autorités publiques ont des leviers pour agir. Leur objectif doit être d’éliminer les plages « à éviter » et « déconseillées ».
Comment ?

  • Mairies | En matérialisant nettement l’accès des plages interdites, en informant par tous les moyens - activement et de manière appropriée - les usagers de ses plages. Exemple : un SMS sur les téléphones de la zone concernée.
  • Mairies et intercommunalités en charge de la politique d’assainissement | En identifiant sans complaisance chaque cause de contamination et en agissant pour les faire cesser.
  • État | En prenant toutes les mesures utiles et pertinentes pour éliminer les sources de pollutions (en cessant par exemple d’autoriser les permis de construire si l’assainissement des eaux usées n’est pas conforme, en exerçant son pouvoir de police sur les zones à risque,.…) et en contrôlant les activités polluantes.

4) Mieux encadrer la gestion des effluents d’élevage

 La Bretagne concentre l’élevage : 57 % des porcs français sont élevés en Bretagne, 31 % de la volaille est concentrée dans notre région, 11 % de la viande bovine française est produite en Bretagne… Les déjections animales à épandre sont incommensurables. Nous portons donc les revendications suivantes :

  • Appliquer rigoureusement les règles existantes de gestion du stockage et de l’épandage
  • Proscrire les dérogations
  • Cartographier les épandages et les contrôler, à minima pour les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)
  • Revoir le règlement sanitaire départemental (RSD) à l’aune de la pollution bactériologique (pour les exploitations qui ne sont pas sous le régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE)
  • Engager une politique de plan de gestion spécifique sur les bassins versants concernés à travers la création de zones à enjeux sanitaires (ZAES), en intégrant un volet agricole
  • Interdire les apports supplémentaires d’effluents d’élevage épandus sur les bassins versants où se situent des plages en catégories « à « éviter » et « déconseillées »
  • Privilégier, sur les bassins versants concernés, les pratiques d’élevage liées au sol comme le pâturage, dans le respect d’un chargement à l’hectare raisonnable (avec le calcul des jours de présence au pâturage), par rapport aux élevages hors-sol qui nécessitent des épandages

5) Poursuivre l’amélioration de la gestion des eaux usées

Malgré l’argent investi, la gestion des eaux usées n’est toujours pas optimale. Nous demandons donc :

  • Une politique active de remédiation aux mauvais branchements : que les eaux usées des habitations aillent dans les réseaux dédiés et que les eaux de pluie n’y aillent pas. Les installateurs doivent également être formés et l’information renforcée.
  • L’installation d’un traitement supplémentaire dans les stations dont le rejet des eaux usées traitées risquent de polluer les eaux de baignade.
  • Remédier aux réseaux de canalisations vieillissantes et en mauvais état, ainsi qu’aux stations de relèvements défectueuses.
  • Promouvoir l’installation des réseaux séparatifs (eaux usées/eaux pluviales). Pour les centres urbains anciens, envisager des mises en séparatif lors du renouvellement des canalisations.
  • Supprimer les assainissements non collectifs rejetant directement en surface (fossés, cours d’eau, marais, littoral) .
    Les causes de contamination peuvent être multiples.

6) Agir sur les eaux pluviales

Les réseaux d’eaux pluviales sont essentiellement organisés en fossés et tuyaux avec rejet direct dans le milieu naturel. Les projets d’aménagement doivent favoriser l’infiltration des eaux de pluie à la parcelle, ralentir le chemin de l’eau en créant, par exemple, des talus et des haies.

Les collectivités doivent également désimperméabiliser dès à présent là ou cela est possible (cours d’école, parkings filtrants, espaces le long des trottoirs, places publiques).
 
7) Renforcer la surveillance et le suivi de la qualité des eaux de baignade

Les activités nautiques se pratiquent toute l’année, pas uniquement en saison estivale. Nous demandons donc un suivi des plages à problème toute l’année. Il permettra de compléter le diagnostic des causes réelles des contaminations. Sa fréquence devra être ajustée, sans descendre à moins d’une analyse par mois selon un calendrier aléatoire.

Un suivi complémentaire sur les virus est à prévoir, pour que les contaminations des coquillages aux norovirus cessent de signaler des contaminations du milieu datant de plusieurs semaines. Il serait préférable de les surveiller dans les eaux de baignade en plus des coquillages.

La meilleure connaissance des effets des pesticides, des métaux lourds, résidus médicamenteux et PFAS sur les écosystèmes marins et des déséquilibres qu’ils génèrent est un sujet connexe mais important pour l’avenir. Les pesticides ne sont pas suivis dans le cadre de la surveillance des eaux de baignade. Il serait pourtant intéressant de réfléchir à un système de surveillance incluant ces paramètres avec des seuils permettant de signaler un risque sanitaire éventuel.

Les profils de baignade des plages reconnues comme d’excellente qualité ne sont que rarement réactualisés. Mais les situations évoluent. Nous demandons donc une réactualisation tous les dix ans de ces documents.
 
8) Mettre en place un suivi épidémiologique des pathologies associées aux pollutions

Pour la santé des citoyens, nous demandons :

  • De suivre les risques sanitaires par la mise en place d’un réseau d’alerte épidémiologique dans les secteurs où les plages à risque sont identifiées par le classement.
  • D’étudier les conséquences sur la santé pour combler le manque de documentation sur le sujet